DE LA CITÉ KLEBER
C’est en 1945 que les premiers baraquements, des maisons en dur faites avec les briques récupérées des décombres, fort nombreux, de notre ville, deviennent habitables, les premiers à emménager sont les Neveu, une famille de quatre personnes, qui par la grâce d’un nouveau chez soi deviendra plus nombreuse l’année suivante.
Au départ, c’est-à-dire le 5 Octobre 1945, il n’y a ni eau ni gaz, ni électricité, ni tout-à-l’égout mais il y a des carreaux aux fenêtres, montées la veille, Mme Ozenne est la seconde habitante de cette cité, elle aussi a pris possession de son logement dans le centre (les baraques sont plus courtes et plus vites finies). Ce n’est que le 24 décembre de la même année, à 21 heures que l’électricité est branchée. L’électricien (remerciements lui sont adressés) a un peu dépassé les 35 heures cette semaine là.
Et puis le reste de la cité s’est peu à peu bâti, avec le concours des ouvriers italiens experts en maçonnerie et en jurons de toutes sortes (ça vous forge une solide culture) les habitudes se trouvent et malgré un hiver rigoureux les habitants se réchauffent mutuellement, les gosses jouent au foot, ou cassent les carreaux, à part quelques grincheux tout se passe bien.
Les pères vont au travail en emmenant leur gamelle, un pêcheur vend sa marchandise à l’arrivée de son bateau, certains en construisent eux-mêmes avec les moyens du bord, pour couler aussitôt dans le bassin, juste derrière la cité, les docks Fouquet servent de dortoir pour les amours clandestines et les « michelettes » nous ravitaillent avec le peu de tickets que nous laisse le rationnement.
Et puis le développement de la demande de logements s’opère, toutes les caves occupées jusqu’à présent se vident et l’on construit un deuxième étage sur les baraques existantes, de nouveaux voisins viennent augmenter le nombre de jeunes qu’un comité des fêtes essaye de canaliser, on se souvient des radio-crochets et des jeux du 14 juillet.
L’école phalsbourg et l’école des étoupières se partagent les élèves de la cité, cette dernière reprend les locaux du « camp boche » situé juste à côté, le franklin building voit le jour et peu a peu les habitants de la cité se trouvent éparpillés aux quatre coins du Havre, notamment à la Mare Rouge, mais l’esprit de cohésion des « gens de la cité » reste.
C’est pourquoi, 61 ans après, nous célébrons les retrouvailles de « ceux qui restent » en ayant une pensée émue pour tous ceux qui ne sont plus.
Rendez-vous le 19 Novembre 2006, Salle Cassin, avec tous ceux qui voudront bien « se souvenir ».
samedi 18 novembre 2006
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